Publié le 21 Avr

Abeille Safe, un logiciel de ruche connectée

Le projet Abeille Safe nait d’une rencontre entre Philippe Beignier, apiculteur loirain et Adélaïde Albouy Kissi, maître de conférences en informatique appliquée au sein du département informatique du Puy-en-Velay.

La genèse du projet

Philippe fait face à une problématique : il lui est impossible de surveiller, avec la même rigueur, l’activité de ses abeilles tout au long de l’année. Les températures basses de l’hiver ne lui permettent pas d’observer la vie à l’intérieur de ses ruches sans risquer d’en faire chuter la température qui doit impérativement être maintenue à 18°C.

Il se questionne : « Et si, il existait un outil qui puisse m’informer à distance de la santé du nid et de mes ouvrières ? »

Le département informatique du Puy en Velay attache une importance particulière à mettre les compétences de ses étudiants au profit du développement de l’activité locale. Adélaïde, sensible aux innovations associant le numérique et l’environnement, est séduite par cette idée de ruche connectée. Elle mobilise une équipe d’étudiants pour travailler à son déploiement. C’est ainsi que Claire, Julian et Baptiste se lancent dans le développement d’une application destinée à synthétiser les données concernant l’activité et la santé des abeilles. Ce travail est effectué dans le cadre de leur projet tutoré1.

Abeille Safe, c’est quoi exactement ?

L’application doit permettre à l’apiculteur de rester connecté avec sa ruche à tout moment de l’année ; il peut surveiller la santé de son essaim grâce à des données journalières. Il est alerté si une anomalie est détectée : une variation importante de la température, de la masse, de l’humidité du nid ou encore sa disparition (grâce à un système de localisation GPS).

Si cet outil rend possible la visualisation précise de la santé de ses abeilles, il constitue aussi un gain économique important pour l’apiculteur. Grâce à Abeille Safe ses déplacements sont réduits. En effet, dans la pratique les ruches sont espacées à plusieurs kilomètres de distance. Là où l’apiculteur doit parcourir de longs trajets, la visualisation digitale des données lui permet d’économiser des frais de déplacement et du temps.

Claire, Julian et Baptiste ont relevé le défi haut la main en proposant un logiciel répondant en tout point au cahier des charges. Vous pouvez retrouver la description du projet sur leur site web et découvrir sa présentation vidéo ci-dessous.

Une touche d’IA pour parfaire le projet

La partie digitale maintenant développée, il va falloir travailler sur la partie technique pour créer une véritable ruche connectée. Pour cette phase, l’Université Clermont Auvergne fait appel à la société ponote, Open Studio. Cette agence s’inscrit dans une démarche « numérique responsable » et est liée par contrat à l’université pour développer des projets innovants au service de l’environnement.

La partie technique consiste en la mise en place de capteurs capables de récolter les données de la ruche et d’une intelligence artificielle capable de les analyser. À terme, cette ruche connectée pourra mesurer et analyser la pollution, le changement climatique, l’apparition ou le développement de nouveaux prédateurs ou parasites. La société ponote est d’ailleurs à la recherche d’un ingénieur spécialisé en électronique et dans les objets connectés qu’elle souhaite dédier intégralement à ce projet.

L’agence digitale Open Studio et l’UCA l’affirment : plus il y aura de ruches connectées et plus les données récoltées seront pertinentes.

Affaire à suivre…


1. Un projet tutoré est un travail de groupe (3 à 5 étudiants par équipe) réalisé par des étudiants techniciens de 2ème année qui répond à une problématique professionnelle d’une entreprise ou d’une collectivité. Le suivi du projet est assuré conjointement par l’entreprise et l’école.